Mieux comprendre l'univers d'Evergreen

Le « rituel de la chasse », ou plus simplement la « chasse », sous-entendu à l’homme, est le cœur de ce qu’est réellement devenu Evergreen au fil du temps. Il s’agit d’un rite initiatique important pratiqué autrefois par certaines peuplades d’Amérique du Sud. La plupart d’entre elles, sous l’influence de la morale occidentale, la perte de leurs repères, jusqu’à leur identité, ont fini par y renoncer.

Jadis, le saut à l’élastique, avant de devenir un sport à sensations fortes, était également un rite initiatique. Dans les années trente, l’aristocratie anglaise s’est amusée à se jeter depuis de petits ponts de la Tamise accrochée à des bandes de latex. C’est ainsi que ce rituel nous est parvenu, détourné de sa raison d’être initiale : une étape dans la formation d’individus valeureux capables de surmonter leurs peurs.  

Aujourd’hui, Evergreen possède des millions d’hectares de terres qu’elle a la responsabilité de préserver. Elle dispose d’un terrain de jeu immense pour ses chasses. Les premiers concernés sont ses riches clients triés sur le volet, le plus souvent en mal de sensations fortes. La première chasse implique toujours des débutants sur une surface de jeux relativement limitée. Il s’agit de déterminer qui est la proie et qui est le prédateur. Un vainqueur, un vaincu. Pas d’armes. Décision au premier sang. Ceux qui dominent l’épreuve rejoignent le cercle secret et très fermé des Bienfaiteurs.

Avec le temps, les chasses deviennent plus compliquées pouvant aller jusqu’à une confrontation mortelle avec un ou plusieurs adversaires expérimentés et reconnus comme extrêmement dangereux. Toutefois rien n’est jamais sûr dans une chasse et malgré toutes les procédures mises en place pour évaluer le plus justement possible un individu, certains novices, sous l’effet de l’adrénaline, se sont découvert des ressources insoupçonnées faisant d’eux un réel danger.

Par la suite, les Bienfaiteurs continuent de s’entraîner et de progresser dans l’art de la traque et des pièges. Ils sont formés par les sentinelles, tous spécialisés dans un domaine. Les plus aguerris peuvent être amenés à participer à des expéditions punitives aux côtés des sentinelles contre des groupes désignés comme étant une menace à l’égard des intérêts d’Evergreen.

Les Bienfaiteurs bénéficient tous d’un suivi psychologique draconien. Certains acquièrent une confiance excessive et un goût prononcé pour le sang qu’il convient de canaliser.  

Evergreen n’a pas toujours été la multinationale modèle que l’on connaît aujourd’hui. Elle se nommait auparavant la Lone Star Company, spécialisée dans la recherche des gisements de pétrole ainsi que sa commercialisation et ses produits dérivés. La LSC avait diversifié ses activités au début des années 1970, notamment dans le nucléaire mais aussi l’exploitation des ressources minières partout dans le monde. À la fin de cette décennie, on peut dire que la multinationale était aussi puissante que polluante.

Au début des années 1980, au sommet de sa puissance financière, la LSC se retrouve prise au piège d’un effroyable scandale. L’une de ses filiales, spécialisée dans le recyclage des résidus radioactifs est accusée, preuves à l’appui, d’enfouir ses déchets au cœur de l’Amazonie dans des réserves en principe protégées. LSC est convaincue entre autres de corruption, déportation, assassinats, chantage, intimidation et génocide. L’affaire est très médiatisée et prend une telle ampleur qu’il devient impossible à la puissante multinationale d’échapper à un procès retentissant au cours duquel elle se fait littéralement tailler en pièces. Les dirigeants sont incarcérés. Toutefois, les enjeux économiques sont trop importants pour ordonner le démantèlement de ce poids lourd aux nombreuses ramifications. La compagnie est mise sous tutelle et on n’en entend plus jamais parler. Du moins sous la dénomination de Lone Star Company. Elle renaît bientôt sous le nom d’Evergreen. Son fonctionnement est opaque - on ignore qui est à sa tête - et ses appuis semblent encore plus puissants qu’auparavant. Pourtant, rien n’est plus pareil. Evergreen se débarrasse de ses activités incriminées et se lance dans le domaine de l’écologie à une époque où les gouvernants se soucient peu du destin de la planète.

La multinationale devient pionnière dans les biotechnologies, le conseil aux entreprises pour la question de la sensibilisation environnementale, la recherche et le développement dans les industries propres et écoresponsables. Elle finance de nombreux programmes dont certains œuvrent à réparer ses exactions passées. Avec le temps, une excellente campagne publicitaire et un bon lobbying, Evergreen acquiert une image de respectabilité et d’expertise dans son domaine. C’est au début des années 2000 qu’on lui accorde le statut d’ONG à la condition qu’elle s’occupe de territoires immenses, notamment en Équateur qui fait office de laboratoire. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Evergreen prend son rôle très à cœur. La création des sentinelles chargées de l’éradication des menaces qui pèsent sur les terres gérées par la multinationale n’en sont qu’un exemple.

Aujourd’hui, Evergreen bénéficie d’une aura de respectabilité chèrement acquise. Beaucoup lui font confiance mais ses détracteurs ne manquent pas d’arguments : opacité, comportement sectaire, violences et représailles de son armée privée, exploitation d’une partie de son territoire transformé en village de vacances pour les plus fortunés… Certains militent auprès de l’ONU pour l’ouverture d’une commission d’enquête mais pour le moment, Evergreen jouit d’une énorme aura de respectabilité auprès du grand public sensibilisé aux problématiques écologiques majeures.  

Serenidad est le lieu principal qui accueille vos aventures. On peut le comparer à un immense village. Celui-ci ne ressemble à aucun autre en Amérique du Sud car il mélange les influences latines, indigènes et occidentales très présentes. Il arrive exceptionnellement que celles-ci se mélangent mais le plus souvent, elles sont trop différentes et s’ignorent. Cela est criant entre Inti, le lieu de résidence des clients d’Evergreen et Pachamama, village originel qui est volontairement encouragé à préserver une identité typique pour le plus grand plaisir des visiteurs qui peuvent alors éprouver un fort sentiment de dépaysement et d’exotisme. Pachamama est constituée de ruelles étroites, d’échoppes traditionnelles, possède sa place, son marché, son église, ses animations de rue. À contrario, Inti est la partie de Serenidad où l’on cherche à ne pas trop désorienter les clients, ceux-ci doivent trouver leurs marques rapidement et se sentir comme chez eux. L’aventure, ils la trouveront à l’extérieur s’ils le désirent mais Serenidad et en particulier Inti est conçu comme un cocon de bien-être protecteur et familier.

Viracocha est consacré au commerce mais un commerce de luxe essentiellement tourné vers les riches touristes accueillis par Evergreen. Ceux-ci y trouveront à coup sûr tout ce dont ils ont besoin et plus encore. Il est l’antithèse du marché de Pachamama qui est tourné vers l’essentiel : la nourriture, l’habillement ou les objets de première nécessité. Viracocha offre du luxe, du divertissement, la vie y est tout aussi nocturne que diurne et permet à Inti de conserver un semblant de tranquillité et d’intimité.

Mama Killa est une splendeur où chacun peut se retrouver pour admirer les merveilles de la Nature qui est mise à l’honneur. Les gens de Pachamama s’y aventurent rarement, intimidés par la présence des clients d’Evergreen avec lesquels ils partagent très peu de choses en dehors d’une certaine forme de tourisme culturel convenu où chacun considère un peu l’autre comme une bête curieuse. Mama Killa fourmille de lieux qui vous donneront le sentiment d’être seuls au monde dans une sorte de jardin d’Éden.

Serenidad a vu s’installer Evergreen il y a une vingtaine d’années, ce qui a bouleversé son destin à jamais. Officiellement, le village est indépendant mais dans les faits, l’influence de la multinationale y est très forte et omniprésente. Le déploiement des sentinelles y est interdit sauf cas de force majeur mais cela n’est jamais arrivé. Serenidad dispose de sa propre police qui a autorité sur tout le territoire et ne doit rendre compte qu’au maire. Les rapports sont très tendus avec Evergreen. La police et les sentinelles ne s’aiment pas. Hors service, les bagarres sont nombreuses et il n’est pas rare de voir les mercenaires dormir à l’ombre.

Sur le plan architectural, il n’existe pas de grands bâtiments excédant trois étages à Serenidad. Tout est essentiellement tourné vers le loisir, la détente, le bien-être. L’activité économique est subordonnée au plaisir de ses résidents et non l’inverse. En résumé, il fait bon vivre à Serenidad comme nulle part ailleurs. Même si l’entente entre les pouvoirs en place est précaire, tout est fait de part et d’autre pour dissimuler les désaccords existants.

À noter : on arrive à Serenidad uniquement par la mer - le plus fréquemment en paquebot - car le village a la particularité d'être adossé à une jungle qui a repris ses droits sur les rares infrastructures autrefois existantes.  

Pleasure Island se situe à environ 110 milles nautiques du rivage de Serenidad, soit un peu plus de 200 kilomètres. C’est une distance qui est rapidement couverte par moyens aériens (souvent en jet) ainsi qu’en yacht. Seuls les avions ou navires appartenant à Evergreen sont autorisés à s’y rendre et le territoire maritime de l’île est constamment surveillé.

Le véritable nom de l'île est La isla de la Muerte. La raison de cette funeste dénomination est inconnue et aucune recherche n'a jamais été entreprise à ce sujet et curieusement, cela ne semble préoccuper personne.

Pleasure Island appartient en réalité à un vaste archipel dont elle est l’île la plus importante. Sa superficie est conséquente. C’est une réserve écologique protégée non seulement pour sa faune et sa flore mais aussi pour ses peuples natifs qui furent pendant longtemps menacés au point de presque disparaître à l’orée du 21e siècle. À la fin des années 90, un vaste projet de complexe touristique a vu le jour soutenu par le gouvernement de l’époque. Le projet en question comprenait le déplacement des natifs aux mœurs jugées « primitives » voire « hostiles », peu compatibles avec une relative cohabitation avec les futurs clients. Cette funeste entreprise fut pointée du doigt par de multiples ONG, provoquant un scandale qui mit en lumière les accointances des dirigeants et une corruption toujours très présente dans le pays.

Evergreen fut mandatée pour gérer l’archipel pour une durée de cent ans renouvelables à l’instar des autres territoires équatoriens qui lui furent confiés. L’île a depuis longtemps été rebaptisée Felicidad et tout projet a été abandonné en faisant un endroit à l’état sauvage étudié par de nombreux scientifiques du monde entier.

Une petite partie de l’archipel est cependant réservée aux bienfaiteurs qui sont libres d’y mener leurs activités à l’abri des regards indiscrets. Ils bénéficient de tout le luxe auquel ils sont habituellement accoutumés à une différence près : il n’y a pas de constructions en dur. Extérieurement, les habitations se rapprochent beaucoup de ce qui se fait par les indigènes. Et d’ailleurs, ceux-ci se mêlent souvent aux activités d’Evergreen, passant voir les habitants de cette partie de leur île. Ils sont toujours friands de l’arrivée des nouveaux esclaves dont ils comprennent, amusés, le sort peu enviable.

Pleasure Island est le nom qui a été attribué par ceux qui connaissent les activités réelles qui se trament sur l’archipel. Une partie du personnel, triée sur le volet, vient régulièrement travailler sur l’île. Les sentinelles veillent surtout à ce que les esclaves ne tentent pas de s’enfuir, ce qui arrive fréquemment les premiers temps malgré les mises en garde répétées contre les nombreux dangers qui guettent les candidats à la liberté.

Vous vous demanderez certainement comment il convient d'appréhender les natifs qui peuplent l’univers d’Evergreen : sont-ils hostiles ou amicaux ? Est-il possible de nouer des liens avec eux ?

D’une manière générale, ils sont très méfiants, particulièrement à l’égard des Blancs. C’est un peu abrupt mais c’est une réalité. D’abord parce que beaucoup d’indigènes furent décimés durant la colonisation, convertis de force, obligés de se soumettre à des codes qui n’étaient pas les leurs. Ensuite, à une époque encore très récente, on a voulu les chasser de leurs terres, détruire leur habitat, les faire vivre dans la misère dans un monde qui n’est pas le leur, avec les règles absurdes qui régissent nos vies productives du berceau à la tombe. L’Homme est un prédateur, l’Homme blanc est perçu comme tel plus particulièrement.

C’est dans ce contexte qu’Evergreen a tenté de nouer un dialogue avec les natifs. Mais le territoire est vaste, il n’y a pas un peuple mais des peuples, les traits sont souvent communs mais les différences existent et peuvent être nombreuses. Par exemple, une tribu lacustre aura des croyances et un mode de vie très différent d’une tribu vivant sur les hauts-plateaux. Plus encore les insulaires par rapport aux continentaux, les sédentaires par rapport aux nomades. Certains peuples peuvent se montrer peu amicaux au premier abord mais il est possible de gagner leur confiance. D’autres vont montrer un visage avenant pour mieux refermer le piège ensuite. Les cas de figure sont innombrables. La seule et unique certitude, ce sont les natifs bien connus avec lesquels il a été possible d’entamer un dialogue fructueux. Cela a demandé beaucoup de temps et d’efforts. Ce sont eux qui ont noué des liens privilégiés avec les sentinelles venues recevoir un enseignement extrêmement précieux sur la survie dans la jungle au prix de tout réapprendre, tel un enfant, avec un regard neuf, des intentions louables, sans avoir peur de la difficulté.

Ici vous en apprendrez davantage sur le fonctionnement et l’organisation de ce groupe. L’autonomie est un basique. Bien que bénéficiant de technologies militaires de pointe, une sentinelle doit être capable de mener sa mission à bien sans liaison, appui ou équipement et en dépit d’un rapport de force défavorable. Chaque sentinelle dispose d’un nom de code qu'elle se choisit elle-même.

Grades

→ Dénomination

Officiers généraux
• Général
• Lieutenant général → Général
• Major général → Général
• Brigadier général → Général
Officiers supérieurs
• Colonel
• Lieutenant-colonel → Colonel
• Commandant
Officiers subalternes
• Capitaine
• Lieutenant → Lieutenant
• Sous-lieutenant → Lieutenant
• Aspirant → Lieutenant
Sous-officiers supérieurs
• Major
• Adjudant-chef
• Adjudant
Sous-officiers subalternes
• Sergent-chef → Chef
• Sergent
Militaires du rang
• Caporal-chef
• Caporal
• Première classe → Soldat
• Soldat → Soldat

Spécialités

Quelques exemples afin de donner des idées avec une description quand il y a lieu.

• Armes à feux
Expert en armes à feu
• Armes blanches
• Camouflage
Concerne les individus mais aussi le matériel.
• Combat
Corps à corps.
• Déstabilisation
Vise en général de petites organisations.
• Élimination
• Enlèvement
• Enquête
Les enquêteurs doivent rassembler des preuves en vue de l’examen d’un dossier.
• Espionnage
• Explosifs
• Infiltration
• Instructeur
Forme dans un domaine.
• Juriste
• Pisteur
• Recherche
• Sniper
• Stratégie (accessible à partir du grade d’aspirant)
• Subversion
• Surveillance
• Tacticien (accessible à partir du grade d’aspirant)

Chaque année, des dizaines d’espèces disparaissent, des centaines sont menacées d’extinction. De vastes étendues de forêts tropicales primaires sont brûlées ou coupées, remplacées par des cultures ou de l'élevage.

Environ 11,1 millions d'hectares de forêts ont été perdus dans les régions tropicales en 2021, dont 3,75 millions dans des forêts primaires, soit l’équivalent de 10 terrains de football par minute. La destruction de ces forêts intactes a relâché 2,5 gigatonnes de CO2 dans l'atmosphère, l'équivalent des émissions de gaz à effet de serre annuelles de l'Inde, selon les calculs des chercheurs.


Plus de 40% de la forêt primaire perdue en 2021 l'a été au Brésil, avec environ 1,5 million d'hectares coupés ou partis en fumée, suivi par la République démocratique du Congo avec près de 500.000 hectares détruits. La Bolivie a connu son plus haut niveau de destruction de sa forêt depuis le début des mesures en 2001, avec près de 300.000 hectares. Au-delà des tropiques, le rapport montre que les forêts boréales de l'hémisphère nord ont subi la plus grande perte de couvert forestier en deux décennies.


Rien qu'en Russie, une saison d'incendies exceptionnelle a entraîné la perte de 6,5 millions d'hectares de forêts, un record. Les chercheurs mettent en garde contre un potentiel « effet boule de neige », où des incendies plus fréquents conduisent à plus de CO2 dans l'atmosphère, alimentant le réchauffement climatique qui augmente les risques de feux de forêt.


Ces données sont publiées alors que 141 dirigeants mondiaux se sont engagés à stopper et inverser la perte de forêt d'ici 2030. Il faudra réduire fortement la destruction de la forêt primaire chaque année jusqu'à la fin de la décennie pour atteindre ce but, préviennent les chercheurs.

Le changement climatique lui-même rend plus difficile le maintien de la forêt que nous avons encore. Cela démontre l'obligation de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Une étude récente suggère que la forêt amazonienne pourrait être plus proche d'un « point de bascule » que ce qui était estimé jusqu'alors. Elle pourrait se transformer en savane et libérer de vastes quantités de CO2 dans l'atmosphère.


Le Brésil, qui abrite environ un tiers de la forêt tropicale primaire restante dans le monde, a vu le rythme de destruction de ses forêts s'accélérer ces dernières années. Les destructions qui ne sont pas causées par le feu, souvent liées à la création de zones agricoles, ont progressé de 9% comparé à 2020. Ce pourcentage dépasse les 25% dans certains Etats de l'ouest de l'Amazonie brésilienne.

Ces pertes sont un désastre pour le climat. Elles sont un désastre pour la biodiversité. Elles sont un désastre pour les peuples indigènes et les communautés locales.


Evergreen possède une fondation qui œuvre chaque instant à la préservation de notre planète. Nous engageons des moyens colossaux partout où nous sommes mandatés. Evergreen est de plus en plus sollicitée par les États, notre action est internationalement reconnue mais sans votre soutien, nous n’y arriverons pas. Evergreen constitue le dernier rempart contre la destruction de notre planète, si nous devions renoncer, les conséquences seraient terribles pour l’écosystème global. Nous avons la responsabilité de léguer aux générations futures un monde meilleur, un monde dans lequel ils pourront enfin vivre en harmonie avec une Nature préservée. Aidez-nous, faites un don à la fondation Evergreen.

Une enquête officieuse nous permet de mettre en doute les visées louables de la multinationale dénommée Evergreen. À nos yeux, il apparaît clairement qu’il s’agit d’une organisation criminelle instigatrice de nombreux enlèvements partout dans le monde.

Nous attirons particulièrement l’attention sur le danger que représente cette organisation qui dispose de la puissance de plusieurs États et qui travaille d’ailleurs en étroite collaboration avec un nombre significatif d’entre eux.

Sa capacité financière et ses réseaux sont un frein à toute action policière en vue d’acter en justice. Nous avons besoin de preuves tangibles mais jusqu’à présent, il nous a été impossible d’en réunir suffisamment pour les inquiéter. Nous tentons d’infiltrer l’organisation mais celle-ci semble toujours avoir une longueur d’avance sur nos initiatives ce qui nous amène raisonnablement à penser que de hauts fonctionnaires peuvent être impliqués dans la divulgation de notre travail.

Evergreen se comporte de façon sectaire et nous craignons que son véritable dessein ne soit l’avènement d’une dictature écologique à plus ou moins long terme et ceci avec l’appui idéologique de nombreux gouvernements. De nombreux services de renseignements sont réticents à partager les informations dont ils pourraient disposer au sujet de la multinationale. Jusqu’à présent, nous n’avons eu que de vagues confirmations orales mais rien qui puisse mener à une quelconque action.

Le plus gros danger provient de l’armée privée d’Evergreen, les Sentinelles, dont l’expertise militaire pose problème. Ils ont la possibilité d’agir où bon leur semble étant constitués de plusieurs nationalités. Ils n’éveillent ainsi aucun soupçon. Pire, certains d’entre eux se verraient dotés de passeports diplomatiques ce qui leur permet de contourner aisément  notre travail d’investigation.

Nous en sommes arrivés à envisager des actions menées dans le plus grand secret afin de nous soustraire à la vigilance d’Evergreen et de ses réseaux. Plus de notes, plus de rapports : une cellule clandestine constituée d’agents hautement qualifiés travaillant sous couverture. Reste que toute preuve amassée dans ce contexte ne serait pas recevable et nous nous mettrions dans une posture extrêmement dangereuse si nous venions à être découverts.

Le projet est à l’étude. Cette note devra être détruite aussitôt lue. On se retrouve à Innsbruck pour en discuter plus avant.

Située plus au nord, on peut considérer la ville de San Juan comme une annexe de Serenidad bien qu’elle soit distante de celle-ci d’environ une cinquantaine de kilomètres. Près de 30 ans auparavant, San Juan n’était qu’un petit village comparable à tant d’autres aux alentours. Avec l’implantation d’Evergreen dans les parages, l’activité économique, notamment portuaire, s’y est développée de façon exponentielle. En effet, la majeure partie des biens et marchandises destinées à Serenidad arrivent par cargo et transitent par San juan où elles sont stockées dans de vastes entrepôts en attendant d’être acheminées par voiliers, silencieux, écologiques, et beaucoup plus esthétiques.

San Juan est aujourd’hui une ville qui concentre également les commerces et services qu’Evergreen ne souhaite pas voir à Serenidad telles des administrations secondaires ou toute activité qui ne répondrait pas à ses critères élevés de qualité et ils sont nombreux. On trouve à San Juan les travailleurs les plus réfractaires aux normes d’Evergreen et qui préfèrent faire de la route pour mettre de la distance et vivre dans un environnement qu’ils jugent plus « normal ».

San juan est reliée à Serenidad par la seule vraie route de la région, extrêmement bien entretenue. Celle-ci a été surnommée « El camino del Diablo ». Pour les uns, parce que cette voie mène à Evergreen, pour les autres, à cause des nombreuses attaques de groupes criminels qui perdurent malgré les points de contrôles mis en place par les sentinelles et la police quand ses effectifs le lui permettent.

San Juan dispose de quartiers résidentiels, très agréables, mais la ville est gangrénée par une violence endémique du fait d’un trafic de drogue omniprésent, la prostitution, la corruption, les extorsions, enlèvements et assassinats. Les gangs en tout genre y sévissent et se livrent à de sanglantes luttes de territoires. San Juan est sous la juridiction de la police de Serenidad depuis toujours de même que l’unique route qui relie San Juan à Serenidad. Pour autant, El camino se trouve légalement sur le territoire sur lequel Evergreen a autorité par décret gouvernemental, ce qui génère d’énormes tensions entre les sentinelles et la police.

De nombreux bienfaiteurs aiment aller chercher les problèmes à San Juan. Clients ou visiteurs s’y rendent beaucoup plus rarement ou alors sous la protection bienveillante de sentinelles. La ville est tout aussi cosmopolite que Serenidad et toutes les nationalités s’y côtoient. Pour autant, la ségrégation aussi bien raciale que sociale prévaut dans les quartiers, sans doute plus fortement qu’à Serenidad dont la quiétude et l’environnement professionnel plus homogène parvient à atténuer beaucoup de différences.